De la philosophie à l’organologie, et au-delà ? Penser le devenir des savoirs dans l’exosomatisation numérique. Colloque d’hommage à la pensée de Bernard Stiegler 20-22.06.2022.
Université Paris 8 | Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP)
Université Paris Nanterre | Institut de Recherches Philosophiques (IRePh)
Université de Silésie | Centre for Critical Technology Studies (CCTS)
Organisation : Anne Alombert, Michal Krzykawski, François-David Sebbah
Avec la participation et le soutien de : Héctor G. Castano et Elise Lamy-Rested
En 1982, François Châtelet, Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye et Dominique Lecourt présentaient au ministre de la Recherche et de l’Industrie un rapport pour la fondation d’un Collège International de Philosophie. Il s’agissait alors de déplacer « le rapport entre la philosophie et les savoirs tel qu’il s’[était] fixé dans le modèle de l’institution universitaire qui [dominait] en Occident depuis le début de l’âge industriel », en faisant dialoguer les différentes disciplines académiques dans une perspective « interscientifique », sans abandonner pour autant les questionnements philosophiques et épistémologiques.
Trente ans plus tard, dans un livre intitulé Etats de choc. Bêtises et savoirs au XXIème siècle et publié en 2012, Bernard Stiegler reprend ce projet d’« interscience », qu’il propose d’articuler avec une perspective organologique. L’ « organologie générale » proposée par Stiegler désigne alors une « nouvelle organisation des relations entre les disciplines », fondée sur une pensée des relations entre organismes psychosomatiques, organes techniques et organisations sociales. Un nouveau projet transdisciplinaire voit ainsi le jour, qui assume à la fois la constitutivité technique de l’existence humaine et la condition artefactuelle des savoirs rationnels – deux questions devenues essentielles à une époque où domine l’idéologie transhumaniste et s’annonce la « fin de la théorie ».
Quarante ans après le rapport pour la fondation du Collège International de Philosophie, dix ans après sa réinterprétation par Bernard Stiegler, dans un contexte pandémique qui a mis les technologies numériques au cœur du débat public, nous tenterons d’interroger les enjeux philosophiques, épistémologiques et politiques du paradigme « organologique », à travers un colloque interscientifique. Nous ferons ainsi dialoguer la pensée organologique avec différents champs théoriques (depuis la théorie de la connaissance jusqu’à la théorie politique, en passant par l’esthétique, la psychanalyse, la biologie ou la technologie), afin d’explorer les deux questions suivantes :
. en quoi la prise en compte de l’exosomatisation dans le « devenir humain » implique-elle de renouveler les théories philosophiques ou scientifiques contemporaines ?
. en quoi les mutations technologiques actuelles affectent-elles la pratique des savoirs, la vie psychique des individus et la vie collective des sociétés ?
Liens de connexion pour suivre le colloque à distance :
Lien de connexion pour la journée du 20 juin :
https://univ-paris8.zoom.us/j/92098046011?pwd=a204dS9oUkRpYTVCclBWaVJHVnNPZz09
Lien de connexion pour la journée du 21 juin :
https://univ-paris8.zoom.us/j/98549609523?pwd=UGpaZVRZaDduTkE3VEZUcHBQbjhmdz09
Lien de connexion pour la journée du 22 juin :
https://univ-paris8.zoom.us/j/96447107851?pwd=L3dQdHlWRVFSZEF6QlZtWUl4eFo3dz09
Contacts : anne.alombert@uni-paris8.fr, michal.krzykawski@us.edu.pl
Pour plus d’information : https://llcp.univ-paris8.fr/de-la-philosophie-a-l-organologie-et-au-dela-penser-le-devenir-des-savoirs-dans